Entrevue avec Marc F. Adam, CEO de Nixa

Vendredi dernier, Neos a rencontré Marc Adam, CEO de Nixa. L’occasion d’en découvrir davantage sur le parcours exceptionnel de cet entrepreneur de 27 ans.

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Quel homme étais-tu avant la création de Nixa ?

J’ai commencé à faire du web à 10 ans, en programmant. J’ai créé mon premier site web rentable à ce moment-là : il s’appelait Nixia, ce qui ne voulait absolument rien dire, sorti tout droit de ma tête d’enfant. C’était un répertoire de webcams avec une vue en temps réel sur le monde, ce qui était quelque chose de complètement fou dans les années 2000. Plus de 3000 webcams y étaient répertoriées, que ce soit le zoo de Cincinnati ou une plage à Bali. Ça a connu une certaine popularité à l’époque et c’est là que l’aventure du web a commencé pour moi.  

Après cela, j’ai intégré un programme spécial chapeauté par le ministère de l’Éducation dont j’étais le seul participant. C’était une espèce de laboratoire qui cherchait à déterminer si un enfant était capable de programmer et, si oui, s’il était capable de l’apprendre ensuite à un autre enfant. A partir de la cinquième année du primaire, j’allais donc à l’école seulement la moitié du temps : l’autre moitié j’apprenais la programmation afin de l’enseigner ensuite à d’autres enfants. Suite à cette expérience, j’ai été dans un collège privé.

Après 2 ans à l’École privé, je suis entré au programme PMI, où on apprenait la réseautique. Nous sortions avec une certification Cisco CCNA, quelque chose d’assez exceptionnel pour l’âge que nous avions. A la fin de ma troisième année de secondaire, j’ai décroché et j’ai commencé à travailler dans la restauration, ce que j’ai fait pendant 10 ans, sans toutefois arrêter de faire du web.

J’ai déménagé à Montréal, à 17 ans. C’est à cet âge que je suis retourné finir mon secondaire pour ensuite entrer directement à l’université en administration des affaires sans passer par le Cégep. J’y ai suivi un cursus en technologies de l’information, qui est un excellent bac où on apprenait bien-sûr les bases de la programmation, mais également comment gérer des équipes de programmeurs. J’ai gradué en 2013 et c’est pendant ma dernière année à l’université que j’ai lancé Nixa.

Quel problème as-tu cherché à résoudre en créant Nixa ?

A l’époque, je ne comptais pas créer une agence web mais un e-commerce de décoration d’intérieur qui s’appelait « Housome » sur laquelle je travaillais depuis 2 ans. L’idée était de créer une boutique spécialisée en ligne qui proposait des produits de déco de qualité à bon prix, ce qui n’existait pas encore sur le marché : tout le monde achetait son matériel sur Amazon. J’ai rencontré mon ancien associé à cette époque et on a décidé d’analyser le marché des agences web d’Amérique du Nord afin de créer notre propre modèle… Et c’est seulement à ce moment qu’on s’est rendu compte que la plupart des agences partageaient le même défaut : leur modèle de gestion était très axé sur le côté créatif. Or on ne gère pas une équipe de programmeurs comme une équipe de créatifs ! Les agences n’étant pas capables de rentabiliser leurs départements web, on a décidé de pallier nous même aux faiblesses de l’industrie en créant Nixa, une entreprise de production web de haute qualité. Travailler dans le haut de gamme est plus risqué, c’est certain, car le produit final doit être parfait mais nous pouvons ainsi dégager des marges supérieures à celles de nos compétiteurs. C’est vraiment les technologies qu’on utilise et l’optimisation qui nous permet d’avoir une croissance de ce type-là. La qualité et la livraison à temps font notre réputation sur le marché.​

Une excellente croissance vous a permis de vous exporter aux États-Unis, avez-vous d’autres pays en vue ?

En effet ! L’Allemagne en premier lieu, qui serait notre porte d’entrée sur le marché européen. On a aussi un voyage en Israël de prévu avec le maire de Montréal et de Toronto. Les affaires vont très bien en Pennsylvanie et New York nécessite plus d’efforts, mais on continue d’y aller et la croissance est viable.

En tant que CEO, comment arrives-tu à coordonner les différentes sections de Nixa à travers le monde ?

Avec une bonne équipe ! J’ai la chance d’avoir d’excellents gestionnaires avec beaucoup d’expérience. On a commencé à embaucher des gens avec des cheveux blancs, ce qui fait une grande différence.

Quels sont les futurs objectifs que tu envisages pour Nixa ?

Cette année encore, on avait prévu une croissance de 200 à 240% : on va dépasser cet objectif avec une croissance de 310%, alors que la moyenne de l’industrie tourne autour de 4%. Dans un an et demi, notre objectif est de faire partie des cinq cents entreprises qui ont la meilleure croissance au Canada.

On veut aussi continuer d’avoir cette culture d’entreprise très forte en faisant beaucoup d’activités : kayak, curling, parachute ! On considère qu’on a les meilleures conditions d’emploi à Montréal. Par exemple on vient d’entendre la cloche qui sonne, parce que c’est vendredi, et c’est l’heure de la bière ! On va essayer de transposer cette culture dans nos autres bureaux à l’international.

Quelle est selon toi l’erreur que font la plupart des chercheurs d’emploi ?

Demander trop cher ! Il faut savoir que ce qu’une entreprise achète d’une agence et qui coûte 100 000 $ aujourd’hui, aurait coûté 450 000$ en 1992. On doit composer avec cette baisse de valeur et couper dans nos coûts afin de dégager une marge de profits. L’époque de Mad Men où on buvait du scotch en costard est révolue. Un candidat devrait demander plutôt une augmentation de son salaire subséquente à ses talents plutôt que de demander trop cher d’emblée.

Qu’est-ce qui fait un bon CV de programmeur ?

Il faut faire mention des différentes technologies que l’on maîtrise. On voit souvent des listes très longues de langages informatiques sur les CVs de programmeurs. Or un programmeur ne peut pas programmer en des dizaines de langages : il doit donc différencier précisément les langues qu’il maîtrise, et dans lesquelles il peut programmer, et celles qu’il connaît uniquement en surface. Quand on dit qu’il y a 80% de mensonges dans un CV, je dirais que c’est encore plus vrai chez les programmeurs.

Pour finir, peux-tu nous dire quel homme tu es devenu après Nixa ?

J’ai pris beaucoup de maturité avec les hauts et les bas. Gérer une entreprise n’est pas de tout repos, il faut être travailleur, aimer le goût du risque mais surtout avoir une bonne gestion de ses émotions. Je suis devenu quelqu’un de plus tempéré et de plus constant dans ma charge émotionnelle. Je suis un bien meilleur homme d’affaire à force de négocier et un bien meilleur vendeur, je considère maintenant que la vie est une grosse vente en général. Même dans le quotidien, il y a toujours de la vente. Je suis devenu un expert et un bien meilleur orateur. À chaque épreuve de traversée, j’en sors grandi !

Merci beaucoup !

Pour en savoir plus, allez faire un tour sur le profil de Nixa et profitez-en : ils recrutent ! https://nixa.neosjob.com/

 

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